George Whitefield et le grand Réveil du XVIIIe siècle.
Célèbre récit de Nathan Cole, un simple agriculteur qui s'est converti lors d'une tournée de George Whitefield en Amérique en 1739-1740 (extrait d'un article de David Vaughn - Revue réformée - Numéro 297, 2021/1).
"Vers 8 ou 9 heures du matin, un messager est venu annoncer que M. Whitefield avait prêché à Hartford et Wethersfield hier et qu’il devait prêcher à Middletown ce matin à 10 heures. J’étais en train de travailler dans mon champ. J’ai lâché l’outil que j’avais à la main et me suis précipité à la maison pour dire à ma femme de vite se préparer pour aller écouter M. Whitefield prêcher à Middletown, puis je suis allé chercher mon cheval en courant, craignant d’arriver en retard.
Nous sommes montés sur le cheval, moi et ma femme, et nous avancions aussi vite que le cheval pouvait le supporter. Quand le cheval était trop essoufflé, je descendais, mettais ma femme sur la selle et lui demandais d’aller aussi vite que possible, sans s’arrêter ni ralentir, sauf à ma demande, et je courais jusqu’à ce que je sois à bout de souffle, puis je remontais sur le cheval. J’ai fait cela plusieurs fois pour le ménager. Nous ne perdions pas une seule seconde, comme si nous fuyions pour sauver nos vies, tout en craignant d’arriver trop tard pour entendre le sermon, car nous avions une vingtaine de kilomètres à parcourir à deux en un peu plus d’une heure […].
Lorsque nous sommes arrivés à environ 1 kilomètre de la route qui descend de Hartford, Wethersfield et Stepney vers Middletown, sur les hauteurs j’ai vu un nuage de brouillard se lever devant moi. J’ai d’abord cru que cela venait du fleuve, mais en m’approchant de la route, j’ai entendu un bruit de pas de chevaux qui descendaient la route, et le nuage était un nuage de poussière soulevé par les pas des chevaux. Il s’élevait d’une quinzaine de mètres au-dessus du sommet des collines et des arbres. Lorsque je suis arrivé à une centaine de mètres de la route, j’ai pu voir des hommes et des chevaux avançant dans le nuage comme des ombres, et lorsque je me suis approché davantage, cela ressemblait à un flot ininterrompu de chevaux et de cavaliers. Les chevaux étaient très proches les uns des autres. Ils étaient couverts d’écume et de sueur, et leur souffle s’échappait de leurs narines. Chaque cheval semblait donner le meilleur de lui-même pour permettre à son cavalier d’entendre la bonne nouvelle. Je me suis mis à trembler en voyant tous ces gens à la recherche du salut. J’ai trouvé une place libre entre deux chevaux et y ai glissé le mien. Ma femme m’a dit : « Nos vêtements sont dans un sale état, regarde à quoi ils ressemblent », car ils étaient tellement couverts de poussière que tout était d’une même couleur : manteaux, chapeaux, chemises et cheval. Nous avons suivi le mouvement mais n’avons entendu personne prononcer un seul mot pendant 5 kilomètres, car tous avançaient en grande hâte ; et quand nous sommes arrivés au vieux lieu de culte de Middletown, il y avait une grande multitude, 3000 ou 4000 personnes rassemblées. Nous sommes descendus de cheval. Alors que nous époussetions nos vêtements, les pasteurs sont arrivés au lieu de culte. Je me suis tourné vers le fleuve et j’ai aperçu les bacs qui faisaient de rapides allers retours et transportaient de nombreuses personnes. Tous – hommes, chevaux et bateaux – semblaient fuir pour échapper à un grand danger. Les environs du fleuve étaient noirs de monde. Tout le long des 20 kilomètres qui séparent ma maison du lieu de culte, je n’avais vu personne travailler dans son champ, mais tous semblaient être partis.
Quand j’ai vu M. Whitefield arriver sur l’estrade, il ressemblait à un ange. C’était un jeune homme mince et élancé qui se tenait devant plusieurs milliers de personnes au visage austère. Ayant entendu dire que Dieu était avec lui partout où il allait, j’étais dans un état de crainte et de tremblement avant qu’il ne commence à prêcher. Il semblait revêtu de l’autorité du Dieu tout-puissant et son visage exprimait une douce solennité. Par la grâce de Dieu, sa prédication a transpercé mon cœur et ébranlé mon ancienne manière de penser : j’ai pris conscience que ma propre justice ne pouvait me sauver."
"Vers 8 ou 9 heures du matin, un messager est venu annoncer que M. Whitefield avait prêché à Hartford et Wethersfield hier et qu’il devait prêcher à Middletown ce matin à 10 heures. J’étais en train de travailler dans mon champ. J’ai lâché l’outil que j’avais à la main et me suis précipité à la maison pour dire à ma femme de vite se préparer pour aller écouter M. Whitefield prêcher à Middletown, puis je suis allé chercher mon cheval en courant, craignant d’arriver en retard.
Nous sommes montés sur le cheval, moi et ma femme, et nous avancions aussi vite que le cheval pouvait le supporter. Quand le cheval était trop essoufflé, je descendais, mettais ma femme sur la selle et lui demandais d’aller aussi vite que possible, sans s’arrêter ni ralentir, sauf à ma demande, et je courais jusqu’à ce que je sois à bout de souffle, puis je remontais sur le cheval. J’ai fait cela plusieurs fois pour le ménager. Nous ne perdions pas une seule seconde, comme si nous fuyions pour sauver nos vies, tout en craignant d’arriver trop tard pour entendre le sermon, car nous avions une vingtaine de kilomètres à parcourir à deux en un peu plus d’une heure […].
Lorsque nous sommes arrivés à environ 1 kilomètre de la route qui descend de Hartford, Wethersfield et Stepney vers Middletown, sur les hauteurs j’ai vu un nuage de brouillard se lever devant moi. J’ai d’abord cru que cela venait du fleuve, mais en m’approchant de la route, j’ai entendu un bruit de pas de chevaux qui descendaient la route, et le nuage était un nuage de poussière soulevé par les pas des chevaux. Il s’élevait d’une quinzaine de mètres au-dessus du sommet des collines et des arbres. Lorsque je suis arrivé à une centaine de mètres de la route, j’ai pu voir des hommes et des chevaux avançant dans le nuage comme des ombres, et lorsque je me suis approché davantage, cela ressemblait à un flot ininterrompu de chevaux et de cavaliers. Les chevaux étaient très proches les uns des autres. Ils étaient couverts d’écume et de sueur, et leur souffle s’échappait de leurs narines. Chaque cheval semblait donner le meilleur de lui-même pour permettre à son cavalier d’entendre la bonne nouvelle. Je me suis mis à trembler en voyant tous ces gens à la recherche du salut. J’ai trouvé une place libre entre deux chevaux et y ai glissé le mien. Ma femme m’a dit : « Nos vêtements sont dans un sale état, regarde à quoi ils ressemblent », car ils étaient tellement couverts de poussière que tout était d’une même couleur : manteaux, chapeaux, chemises et cheval. Nous avons suivi le mouvement mais n’avons entendu personne prononcer un seul mot pendant 5 kilomètres, car tous avançaient en grande hâte ; et quand nous sommes arrivés au vieux lieu de culte de Middletown, il y avait une grande multitude, 3000 ou 4000 personnes rassemblées. Nous sommes descendus de cheval. Alors que nous époussetions nos vêtements, les pasteurs sont arrivés au lieu de culte. Je me suis tourné vers le fleuve et j’ai aperçu les bacs qui faisaient de rapides allers retours et transportaient de nombreuses personnes. Tous – hommes, chevaux et bateaux – semblaient fuir pour échapper à un grand danger. Les environs du fleuve étaient noirs de monde. Tout le long des 20 kilomètres qui séparent ma maison du lieu de culte, je n’avais vu personne travailler dans son champ, mais tous semblaient être partis.
Quand j’ai vu M. Whitefield arriver sur l’estrade, il ressemblait à un ange. C’était un jeune homme mince et élancé qui se tenait devant plusieurs milliers de personnes au visage austère. Ayant entendu dire que Dieu était avec lui partout où il allait, j’étais dans un état de crainte et de tremblement avant qu’il ne commence à prêcher. Il semblait revêtu de l’autorité du Dieu tout-puissant et son visage exprimait une douce solennité. Par la grâce de Dieu, sa prédication a transpercé mon cœur et ébranlé mon ancienne manière de penser : j’ai pris conscience que ma propre justice ne pouvait me sauver."